"Et si nous bannissions le terme "intelligence artificielle" de notre vocabulaire ? Ce que nous qualifions derrière ces termes décrit les capacités d'analyse des agents conversationnels. En toute rigueur, nous devrions donc utiliser le terme "intelligence analytique artificielle".
Ma grande résolution de cette nouvelle année 2024 : éviter autant que possible d’utiliser les mots "intelligence artificielle". Alors, je sais ce que vous allez me dire, que je l’utilise moi-même, et vous auriez raison. Seulement voilà, ce mot a été inventé à une époque où l’intelligence humaine était encore réduite à l’intelligence analytique uniquement, et le mot intelligence avait également à cette époque un double sens. Mais pour le comprendre, il faut revenir dans le passé.
Le concept d’intelligence artificielle date de la première moitié du vingtième siècle avec, entre autres, les travaux majeurs du mathématicien britannique Alan Turing et son article fondateur de 1948 qui décrivait — pour l’une des premières fois — un réseau de neurones organisé aléatoirement et que l’on entraînerait à la façon du cerveau humain pour atteindre plus d’efficacité dans le calcul, mais aussi pour pouvoir résoudre des problèmes jusqu’ici insolubles.
Au risque de vous étonner, mais comme très souvent, le mot apparaît après la mise en place du concept. Il faudra en effet attendre quelques années pour voir le mot intelligence artificielle apparaître. C’est en 1956, que les scientifiques américains John McCarthy, Marvin Minsky, Claude Shannon et Nathaniel Rochester écrivent une note de recherche pour lever des fonds et organiser une école d’été qui aura lieu l’année d’après, la fameuse conférence de Dartmouth. Leur objectif ? Simuler l’intelligence humaine. Pour la première fois, le mot intelligence artificielle est utilisé et sera repris depuis par tous les scientifiques, chercheurs et ingénieurs..."
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En 2024, bannissons les termes "intelligence artificielle"
RADIOFRANCE, 02/01/2024
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