Pourquoi la téléconsultation est-elle plus qu’un outil de « substitution » pour le patient ? Le Dr Juliette HAZART nous partage son expérience clinique en Addictologie (Partie 1/2).

MANAGER SANTÉ, 27/09/2021

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Beesens TEAM

Pourquoi la téléconsultation est-elle plus qu’un outil de « substitution » pour le patient ? Le Dr Juliette HAZART nous partage son expérience clinique en Addictologie (Partie 1/2).

"L’addiction, pathologie chronique multifactorielle a des retentissements somatiques, psychiques mais aussi sociales durables et significatives dans la vie de la personne qui en souffre : désinsertion sociale et professionnelle, problèmes financiers… Ces répercussions qui concernent à la fois l’individu et la société ont été amplifiées en raison des restrictions imposées par la pandémie de COVID-19. La crise sanitaire a impliqué la forte mobilisation de l’ensemble des acteurs du réseau spécialisé en Addictologie qui a fait preuve d’adaptation et d’innovation. La distanciation sociale ainsi que les réductions temporaires d’effectifs du personnel soignant en Addictologie en raison de la mobilisation et du redéploiement des soignants pendant la pandémie à COVID-19 ont conduit à une rapide augmentation de la prévalence des interventions thérapeutiques et de réduction des risques et des dommages en distanciel dans les services d’Addictologie. L’un des impacts de la crise sanitaire est l’accélération du développement de la télémédecine en raison des contraintes imposées à la société pendant la pandémie de COVID-19.

Quel est l’impact de la crise sanitaire sur les conduites addictives et l’accès aux soins en Addictologie ? Quelle place pour la téléconsultation au sein de la filière Addictologie ?

Afin de mieux appréhender l’impact de la crise sanitaire sur l’accès aux soins dans le domaine des addictions, une enquête a été menée par BVA Santé pour Association Addictions France, entre février et mars 2021 par Internet, auprès de 1224 personnes accompagnées actuellement ou dans le passé pour un problème d’addiction1.

Ainsi, la crise sanitaire a majoré les difficultés des personnes suivies pour des addictions puisque 70 % d’entre elles déclarent avoir eu du mal à maîtriser leur consommation pendant les périodes de confinement. Plus de la moitié des personnes suivies pour des troubles liés à l’usage de tabac (61%), d’alcool (51 %), de cannabis (49 %) ou de médicaments psychotropes (51%) ont augmenté leur consommation de la substance pour laquelle elles étaient suivies.

Elles constituent une population particulièrement vulnérable sur le plan socio-économique : difficultés professionnelles, problèmes financiers, isolement social… Au premier plan concernées par les retentissements de la pandémie sur la santé mentale, 71% d’entre elles déclarent un impact négatif de la crise sur leur santé psychologique..." Lire la suite