Tech for good: Et si c'était une très mauvaise idée?

PHILIPPESILBERZAHN, 06/07/2020

Partagé par : 

Beesens TEAM

Tech for good: Et si c'était une très mauvaise idée?

"Le monde de la technologie est sur la défensive; ses abus sont largement exposés dans les médias (Facebook), ses contributions à peine évoquées comme évidentes, négligeables ou pire, contre-productive. Ses bénéfices sont questionnés (à quoi bon la 5G?) et ses dangers potentiels mis en avant (OGM). Des voix s’élèvent pour qu’elle soit mieux contrôlée et qu’elle contribue au bien commun, ce que traduit l’expression Tech for good (la technologie pour le bien). Mais qu’est-ce qu’on entend par ‘good’? C’est une question fondamentale parce qu’y répondre montre que derrière la noblesse de l’intention, Tech for Good est en fait une très mauvaise idée.

Tech for Good est problématique à la fois en ce qu’il suppose et par ce qu’il induit et ce pour cinq raisons: premièrement, l’indétermination: on ne peut pas le savoir à l’avance comment une technologie va être utilisée; deuxièmement, la dualité: Tout technologie peut être utilisée à la fois pour le bien et le mal. Troisièmement, la subjectivité: nous n’avons pas tous la même définition du bien et du mal; quatrièmement, la nécessité: les plus grands changements ont été apportés par des gens qui se fichaient du good; et cinquièmement, le risque: il impose un standard inatteignable pour toute nouvelle technologie et menace donc le progrès.

1) L’indétermination d’une nouvelle technologie

Un des enseignements de l’histoire de la technologie est qu’on ne sait jamais à l’avance l’utilisation qui en sera faite lorsqu’elle est inventée. La plupart des inventeurs étaient à cent lieues de s’imaginer ce qui serait fait de leur invention, en bien ou en mal. On ne le découvre que progressivement par les possibles qu’elle ouvre, rarement imaginables a priori. Un exemple entre mille suffit pour illustrer cela, c’est celui de la technologie ultrason: inventée pour détecter des sous-marins en 1911, elle fut récupérée par la médecine dans les années 50 avec d’immense bénéfices pour la santé humaine (échographie), mais aussi utilisée à partir des années 80 en Asie pour les avortement sélectifs de fœtus féminins..." Lire la suite