Les établissements hospitaliers ne peuvent pas faire l’économie d’une véritable réflexion sur la structuration des données issues de la recherche

THINKTANKCRAPS, 30/10/2023

Partagé par : 

Beesens TEAM

Les établissements hospitaliers ne peuvent pas faire l’économie d’une véritable réflexion sur la structuration des données issues de la recherche

"Signe de l’importance accordée par les acteurs de l’industrie pharmaceutique aux outils fondés sur les algorithmes d’intelligence artificielle (IA) et des espoirs qui sont placés dans ces nouvelles technologies, Sanofi a annoncé en juin dernier vouloir réduire de moitié le délai entre la découverte d’une molécule et son administration au patient grâce à l’IA. Le laboratoire pharmaceutique français est désormais au 5e rang du nouveau classement international « Pharma AI Readiness Index » de la plateforme d’intelligence économique CB Insights1, qui mesure la capacité des industriels du médicament à attirer les meilleurs talents en IA, à mener des projets d’IA et à investir pour innover.

Il n’est désormais plus contestable que l’IA va prendre une place majeure dans l’industrie pharmaceutique avec une vitesse de croissance exponentielle. Elle intervient déjà, intégrée dans un nombre foisonnant de logiciels plus ou moins matures, à toutes les étapes du cycle de développement du médicament : de la recherche fondamentale sur les cibles thérapeutiques et le screening de molécules jusqu’aux études post-AMM (Phase IV), à l’optimisation de la dispensation et au renforcement de la pharmacovigilance. Le déploiement d’outils basés sur l’IA promet d’accélérer les temps de développement de médicaments ainsi que de réduire le risque considérable d’échec (moins de 8% des médicaments en phase 1 ont obtenu une AMM sur la période 2011-20202).

Cette révolution doit amener les principaux acteurs hospitaliers français de la recherche en santé, qui investissent depuis plusieurs années dans la constitution d’entrepôts de données de santé alimentés par les données qui figurent dans le dossier médical et administratif (que nous qualifierons dans cet article d’« EDS de soin »), avec le soutien actif du gouvernement3, à s’interroger sur la réelle valeur ajoutée de ces bases de données pour les acteurs du médicament.

La constitution d’un EDS de soin semble, en première approche, une réponse pertinente au besoin de rendre plus facilement accessibles les données issues du soin, et ainsi de permettre aux établissements hospitaliers de mieux les valoriser – y compris financièrement. Si ces données collectées à partir des systèmes d’information hospitaliers ont leur importance, elles demeureront cependant structurellement insuffisantes..." Lire la suite