La santé numérique doit permettre de réinventer la médecine du sommeil (expert)

TIC PHARMA, 05/12/2022

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La santé numérique doit permettre de réinventer la médecine du sommeil (expert)

"Les outils numériques, et notamment les applications mobiles, doivent permettre d'"inventer une nouvelle médecine du sommeil" et répondre aux besoins alors que le nombre de professionnels de santé est insuffisant, a estimé le Pr Pierre Philip de l'université de Bordeaux au congrès du sommeil, co-organisé à Lille par la Société française de recherche et de médecine du sommeil (SFRMS) et la Société de pneumologie de langue française (SPLF) du 23 à 25 novembre.

La médecine du sommeil entre dans "une nouvelle ère dans laquelle on va repenser entièrement notre pratique au vu de la santé publique", en raison du contexte actuel, a estimé le Pr Philip, psychiatre et chercheur responsable de l'axe numérique au sein de l'unité Sanpsy (sommeil, addiction, neuropsychiatrie) au CHU de Bordeaux.

Face à la surcharge de travail des médecins, des relations dégradées avec eux, un taux de fatigabilité et de burn-out très élevé parmi les soignants et des données non partagées alors qu'il faut une vision globale du malade, "il faut sortir de ce système et inventer une nouvelle médecine du sommeil".

Depuis 10 ans à Sanpsy, les équipes se sont investies dans la santé numérique notamment "comme une réponse à l'inadéquation entre le volume des plaintes et le volume des soignants dans le champ du sommeil".

Face à la pandémie de Covid-19, peu après le début du premier confinement en mars 2020, les équipes de Sanpsy ont lancé Kanopée, première application avec un compagnon virtuel destinée à aider la population dans leurs problèmes de stress, sommeil et addiction liés au confinement.

Selon les données de CoviPrev, une enquête sur l'état de santé de la population depuis le début de la crise sanitaire, les plaintes du sommeil sont trois fois plus nombreuses que celles pour des troubles anxiodépressifs.

Les deux ont augmenté pendant les confinements mais, entre chaque, les derniers ont baissé tandis que les premiers sont restés stables, ce qui signifie que les troubles du sommeil ne sont liés ni à l'infection ni au confinement, contrairement à ce qu'on croyait initialement en 2020, a fait observer le Pr Philip.

"Et depuis l'été 2021, les plaintes ne cessent d'augmenter, rapportées par 71% des Français, soit un gain de 10 points entre mai 2021 et septembre 2022, probablement en lien avec la guerre en Ukraine et le contexte économique, alors que pour le moment les troubles anxiodépressifs augmentent doucement et dans une proportion moindre."..." Lire la suite