Un flou scientifique et réglementaire entoure les applications de santé

MADDYNESS, 13/09/2022

Partagé par : 

Beesens TEAM

Un flou scientifique et réglementaire entoure les applications de santé

"Les applications permettant de suivre l'évolution de sa santé pullulent. Une équipe de recherche française dénonce, dans la plupart des cas, l'absence d'études cliniques randomisées, qui permettent d'attester l'efficacité des solutions. Elle appuie davantage sur la différence entre solutions de bien-être et applications médicales.

Suivre sa glycémie, sa fréquence cardiaque ou encore son sommeil en quelques minutes et depuis son smartphone : c’est la promesse attirante, mais souvent pas ou mal tenue d’un nombre grandissant d’applications. Ces dernières années, le marché des applications de santé a explosé dans le monde pour atteindre plusieurs centaines de milliers d’applications à caractère médical.

Derrière ces chiffres, une grande variété de dispositifs plus ou moins élaborés : du suivi de maladies chroniques à l’anticipation de rechutes éventuelles de cancer, ou encore à la prise de variables médicales, à l’aide ou non d’objets connectés. Il existe ainsi « un tas d’applications qui proposent de suivre la fréquence cardiaque » grâce à un smartphone, indique Nicolas Pagès, anesthésiste réanimateur et fondateur de Satelia, plateforme remboursée par la Sécurité sociale, qui propose un suivi aux patients insuffisants cardiaques.

« Il suffit de mettre son doigt sur l’appareil photo du téléphone et cela détecte les pulsations à partir de la variation des couleurs » , explique-t-il. Si cette technologie « marche très bien » , difficile de savoir s’il en est de même pour d’autres applications, insiste-t-il. « Il y en a qui sont totalement farfelues » et « ce qui est difficile, c’est de s’y retrouver, de différencier les applications sérieuses de celles qui ne le sont pas ».

Car les belles promesses sont souvent bâties sur du vent, alerte-t-il. La grande majorité des applications téléchargeables par le grand public n’ont, en effet, pas prouvé leur efficacité. Une étude menée par une équipe française et publiée en juillet 2022 dans le Journal of Medical Internet Research (JMIR) a mis en lumière ce problème. Sur 68 applications françaises analysées, 64 %, soit plus des deux tiers, n’avaient réalisé aucune étude clinique pertinente avant leur commercialisation. Et seules 21 % des applications avaient réalisé une étude randomisée, soit un protocole expérimental destiné à mesurer leur efficacité...." Lire la suite