"Cet article s’appuie sur l’approche proposée par Madeleine Akrich et Cécile Méadel (2004) de l’arrivée des TIC dans le domaine de la santé. À partir d’une enquête de terrain sur les usages de la TERV (thérapie d’exposition à la réalité virtuelle), il interroge les effets des usages des nouvelles technologies sur les pratiques professionnelles en santé mentale. Cet article soulève la question suivante : dans quelle mesure le recours à la TERV signe-t-il la fin d’un « art de faire » (De Certeau, 1990) des psycho-praticiens ? La TERV semble a priori impliquer une homogénéisation des pratiques, autour d’un discours stabilisé, d’un protocole standardisé et d’un cadrage de la réalité virtuelle comme outil thérapeutique. Néanmoins, une étude plus fine des pratiques permet de dépasser ce diagnostic initial en éclairant comment ce dispositif, loin de signer la fin d’un art de faire, vient plutôt l’enrichir et le renouveler. Les praticiens déploient un art de faire de la thérapie avec la réalité virtuelle, dans le face-à-face avec la technique, dans les interactions avec les patients et dans la pratique du dispositif. Cet art se structure notamment autour d’un enjeu central : l’articulation entre réel et virtuel." Lire la suite