"Dans la Grèce Antique du Ve siècle avant Jésus-Christ, certains professeurs d’éloquence, cultivés certes mais aussi sans scrupules, profitaient de leur talent oratoire pour en faire un métier particulièrement lucratif. À coup d’arguments boiteux et de raisonnements spécieux, ceux qu’on a baptisé sophistes parvenaient en effet à démontrer tout aussi bien la chose que son contraire…
Un sophiste ne s’embarrasse ni d’éthique, ni de justice. Peu importe le rapport à la vérité, ce qu’il analyse c’est le rapport de force. S’il faut mentir pour l’emporter, mentons ! S’il faut tricher pour passer, trichons ! Cela n’est pas grave car le but n’est pas de prouver mais d’être approuvé, quels que soient les mots utilisés. Pour un sophiste, affirmer c’est avant tout s’affirmer, convaincre c’est surtout vaincre, et débattre c’est surtout battre. Alors qu’une joute loyale commence souvent par un « Que le meilleur gagne ! », pour un sophiste, c’est plutôt l’inverse, c’est celui qui gagne qui est le meilleur. Et si nous avons tendance à approuver une décision qui nous semble bonne, pour un sophiste, par contre, une décision est bonne uniquement s’il l’approuve..."
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Les algorithmes, ces armes de persuasion massive
USBEK & RICA, 11/08/2021
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