La télémédecine ne doit pas devenir le fast-food de la santé

JOURNAL DU NET, 08/02/2023

Partagé par : 

Beesens TEAM

La télémédecine ne doit pas devenir le fast-food de la santé

"La pandémie de covid-19 a accéléré le développement de la téléconsultation. Effet collatéral, l'habitude de tout obtenir en un clic. Après le "binge-watching", l'arrivée du "binge-consulting" ?

La crise sanitaire a permis à la téléconsultation de se développer rapidement et sa pratique semble se pérenniser dans le temps. D’après un rapport de la Drees du mois de décembre 2022, 9,4 millions de consultations médicales à distance ont été réalisées en 2021 et 77% des praticiens indiquaient en avoir déjà effectué entre janvier et avril 2022. Si la téléconsultation continue à séduire de nombreux médecins et patients, c’est en partie pour ses facilités d’utilisation et parce qu’elle répond à de véritables difficultés d’accès aux soins, pouvant conduire à leur renoncement. Mais elle peut également engendrer des abus ; ces derniers sont-ils la seule conséquence d’un manque de régulation, de la négligence de certains professionnels de santé, ou encore de demandes excessives des patients ?.

D'après la CNAM, 190 000 arrêts de travail ont été prescrits à distance en 2021 à des patients ayant téléconsulté un médecin autre que leur médecin traitant. 82% des 130 000 bénéficiaires concernés avaient pourtant un médecin traitant. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, présenté à l'Assemblée nationale en septembre dernier, a souhaité limiter l’indemnisation des arrêts de travail dans ce cadre : ils ne seraient indemnisés que s’ils émanent du médecin traitant du patient ou d’un médecin ayant déjà reçu l’intéressé en consultation depuis moins d’un an. Si cette mesure a finalement été censurée par le Conseil constitutionnel, elle met en lumière les difficultés de garantir un égal accès aux soins, tout en prévenant les abus..." Lire la suite