Peu informés, prudents ou réfractaires : les médecins boudent encore le numérique en santé

EGORA, 29/09/2022

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Beesens TEAM

Peu informés, prudents ou réfractaires : les médecins boudent encore le numérique en santé

"UUne enquête, réalisée conjointement par « egora-Le Panorama du médecin » et Impact Healthcare, décortique le rapport des professionnels de santé aux innovations numériques. Elle révèle, chez ces derniers, une réelle envie de s’engager, malgré un défaut d’information qui les conduit parfois à reporter le saut dans le grand bain digital.

Avec sa promesse d’un système de soins plus efficace, plus fluide et plus transparent, le numérique en santé fait l’objet, depuis de nombreuses années, d’annonces de la part des industriels et des pouvoirs publics. Mais comment a-t-il pénétré les usages des professionnels de santé sur le terrain ? Quelle est la part qu’il joue dans leur pratique quotidienne, et dans la manière dont ils se projettent pour les années à venir ? Telles sont les questions auxquelles ont voulu répondre egora-Le Panorama du médecin et l’agence Impact Healthcare dans une enquête réalisée en partenariat avec l’Agence du numérique en santé (ANS) et Bpifrance. Ainsi, 1 486 professionnels de santé (dont 76 % de médecins) ont été interrogés en ligne entre le 8 juin et le 8 juillet dernier. Et premier constat : à la fois une appétence pour les innovations numériques et une forme de retenue, notamment liée à la difficulté de s’informer sur le sujet.

L’enquête révèle que 24 % des soignants interrogés se disent « enthousiastes » vis-à-vis des innovations numériques en santé et que 35 % se déclarent « curieux ». Les attitudes positives face au digital sont largement majoritaires (59 %), les « neutres », les « prudents » et les « réfractaires » ne représentant respectivement que 9 %, 26 % et 6 % du panel. « Les professionnels de santé ont compris qu’il y avait un intérêt et une évolution autour de ces questions, commente le Dr Jean-Marc Coursier, directeur associé d’Impact Healthcare. Nous sommes dans une période de basculement, un peu à l’image de ce qu’il s’est passé il y a des années lorsque certains médecins ont commencé à ne plus avoir de fiches papiers : il y a d’abord eu une forme de résistance au changement, puis un basculement et enfin une forte adhésion. »

Cette interprétation, résolument optimiste si l’on se place du point de vue des promoteurs du numérique, peut toutefois être nuancée : car en étudiant les chiffres de l’enquête, on peut aussi considérer que les positionnements « tièdes » face au numérique sont la règle plutôt que l’exception. Car les « prudents », les « neutres » et les « curieux » rassemblent en effet 80 % des personnes interrogées. « On voit bien que les réfractaires absolus sont peu nombreux, mais l’enquête montre aussi, et peut-être surtout, une attitude plutôt attentiste, qui relève d’une forme de procrastination », analyse le Dr Jacques Lucas, président de l’ANS..." Lire la suite